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Le Dépeceur de NY ~ Publié dans Violences #5 ~ Édité par Luna Beretta

Hebdomadaire “Détective” millésime 1962, allumettes, colle.
Et un peu d’encre de Chine mais presque pas, je me suis efforcée de “faire” le noir avec les cendres mélangées à la colle, d’où le relief, comme souvent.
Le Dépeceur de NY ©PeggyAnnMourot
Le Dépeceur de NY ©PeggyAnnMourot
Le Dépeceur de NY ©PeggyAnnMourot
Il y a de ça des années, je découvrais dans des circonstances sordides l’hebdomadaire Le Nouveau Détective.
Par la suite, j’ai souvent vu les unes racoleuses chez les buralistes, sans jamais m’aventurer à feuilleter ce qui me semblait quand même bien être un torchon. J’avais la quasi certitude qu’il s’agissait d’un ramassis improbable. J’imaginais des romans photos créés de toutes pièces par des journalistes – ratés – à la p’tite semaine.
Longtemps après, tout récemment, je tombe chez un bouquiniste sur un vieux stock de ce même Détective datant des années 60. Je cherchais de vieux journaux pour faire des collages. Ce qui me motivait c’était le vieux papier jauni et la résistance des encres, mais aussi le côté sensationnel, j’espérais trouver de vieux exemplaires du magazine VU.
L’idée était de faire de fausses unes, avec de vrais journaux, traitant de la réalité, ou pas, c’est bien ce qui m’intéressait, pour plonger le lecteur-spectateur dans le doute, qu’il s’interroge sur le fond, la forme, la véracité, la manipulation, le journal de 13h, la novlangue, Orwell, oui oui tout ça un dimanche matin chez un bouquiniste alors il faut comprendre que je sois fatiguée après…bref.
Me voilà donc rentrée avec mon tas de Détectives que j’arpente avec cette curiosité bien particulière que j’éprouve à chaque fois que je parcours un ouvrage plus vieux que moi et que je m’apprête à découper en l’occurrence.
Je suis surprise par le ton. C’est assez bien écrit. Je me renseigne, je cherche, et je tombe de ma chaise. Je découvre que le journal a été fondé par les frères Kessel…Gallimard…qu’on y retrouve les plumes de Mauriac, Gide, Mac Orlan, Simenon…je suis prise à mon propre piège.
De rage je découpais le journal, le brulais, puis, enfin calmée, enivrée par la destruction – et les vapeurs toxiques un peu aussi – je commis ce collage. J’en fais des allitérations dites.

Publié dans Violences #5 édité par Luna Beretta

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