Un détail. Un dimanche de pré-printemps, le froid qui me pique les doigts et le soleil qui aveugle mes yeux pourtant. Mon amour pour toi qui me dévore et tes yeux aussi. Roky Erickson qui m’accompagne, nous parlons aux démons. Mes doigts tachés, ta peau, mes larmes et mes rires. Je t’aime tellement.
Dans la catégorie début de recherches pour projet de pochette de disque, ce verso inachevé, qui pourrait tout aussi bien être un recto, qui de toute façon ne sera pas utilisé pour ce projet mais je garde le brouillon sous le coude, probablement avec une autre base mais toujours issue de l’un de mes dessins par contre.
Je retombe dessus ce soir en rangeant mes dossiers, et, me dis-je en mon for intérieur, dis donc petite, il y avait du Deathwish dans ta tête – les amateurs de Christian Death sauront.
Je n’ai à me justifier auprès de personne de qui je suis, ce que je peins, ce que je lis, ce que j’écoute.
L’Art est pour moi un espace de liberté totale où l’on peut susciter toutes les émotions possibles y compris la colère, le désespoir, et bien d’autres réjouissances. L’humain est parfois vil, bien plus souvent qu’à son tour et qu’il ne le croit lui même, et la vie me semble souvent être un combat de titans contre nos propres démons. L’Art peut de fait en être le reflet. La beauté n’est rien sans la présence du gouffre. Alors…tout ce qui ressemble à une pensée unique, à une pureté idéologique quelconque, me fera toujours fuir. Pour moi tout est lié, ce que j’écoute ce que je lis ce que j’aime qui je suis ce qui coule dans mes veines se retrouve dans mes dessins. Et rien n’est dissociable. Toute perception ou interprétation autre serait une erreur.
Et un détail, parce que comme dans la vie (oui ma phrase se termine bien ainsi).