Mes dessins chez les autres,  Peggy Ann Mourot,  Textes

À travers leurs yeux et les miens.

Parfois je suis un peu lasse. Parce que joindre les deux bouts toujours use, éreinte. Parfois ça glisse un peu mieux. Parfois c’est rude et aride. Souvent la liberté n’en a que le nom et le tribut est assez redoutable. Dans tous les cas celui là. Alors non je ne me trompe pas, l’ennemi est toujours le même je le sais bien. Non je ne me laisse pas (trop, pas toujours) envahir par la bile. Je suis juste un peu lasse. Au point de me dire que je suis folle, que je me suis trompée, que l’art n’est rien et que mes mots n’intéressent que moi. Mes mots écrits ou dessinés peu importe, ce sont les mêmes. Au point de me demander à quoi me serviront mes pinceaux quand j’aurai tout arrêté de guerre lasse puisque la guerre ne m’intéresse pas. Et puis, des gens m’écrivent avec leurs mots à eux la joie dans laquelle les a plongé un de mes dessins. Qu’ils se sont décidés à acquérir et voilà ça y est il est là devant leurs yeux entre leurs mains. Je lis leurs messages et je suis toute émue. Je me dis que olala quelle idiote je fais à perdre pieds comme ça et je souris en pleurant, c’est pathétique. Mais je me souviens que je peins pour ça au fond. J’ai toujours un peu quatre ans et je montre mes dessins au monde. J’ai toujours la joie contagieuse. Alors pourquoi est ce que je raconte tout ça en fait ? Pour dire merci. Merci à tous ceux qui sont encore capables d’être émerveillés, grâce à eux le monde est plus beau. À travers leurs yeux et les miens.

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